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Musée Cyrano à Bergerac

Depuis des années, Thomas Sertillanges porte un projet de musée. Le quotidien Sud-Ouest s'en fait l'écho.


« Une flamboyante idée »

Homme de théâtre et de communication, auteur d'une site Internet (cyranodebergerac.fr) Thomas Sertillanges possède chez lui quelques pièces très rares. Il porte depuis 2000 un projet de musée.

Il n'est pas du genre à faire de procès en antériorité. Pas non plus du style à appeler le Guiness des records pour faire authentifier sa collection comme la plus mirifique de la planète. Toutefois, l'enquête que nous avons publiée il y a deux semaines sur la collection de Jean-Louis Leclair, dédiée à Cyrano, et plus encore sur le projet de musée d'Antoine Durand de Corbiac, n'a pas laissé indifférent Thomas Sertillanges.

Tout simplement parce que cet homme de théâtre, de radio, (il fut producteur de « l'Oreille en coin » sur France inter), Tintinophile (il a publié « la Vie quotidienne à Moulinsart » aux éditions Hachette), avait lui aussi porté il y a dix ans un projet de musée consacré à Cyrano, son autre passion. Un projet avec une dimension ludique, muséographique et pédagogique, qui avait pour base sa propre collection de pièces rares composée, notamment d'affiches et de statuettes. Mais pas seulement, tant pour lui ce chef-d'œuvre de la littérature et du théâtre porte des valeurs universelles. « Cela signifie que si on faisait de Cyrano le simple prétexte à une attraction à la Disney, on commettrait une erreur, pour ne pas dire une faute. » Celui qui a aussi créé le site Internet cyranodebergerac.fr, estime avoir quelque légitimité à s'intéresser à Cyrano en Dordogne !

Tribulations

Surpris de retrouver beaucoup de ses idées dans le projet d'Antoine Durand de Corbiac, qu'il connaît tout comme Jean-Louis Leclair, auquel il voue un grand respect, Thomas Sertillanges, documents à l'appui rappelle les grandes étapes du projet auquel il avait à regret renoncé faute de financements. « Dans un premier temps, la Semitour m'avait manifesté tout son intérêt pour que le musée soit créé au sein d'un "Château Cyrano à Biron" mais le Conseil général s'y est finalement opposé. Je ne suis pas parvenu à convaincre les pouvoirs publics qu'il pourrait être créé à Bridoire, à un moment où la destinée de ce château était très précaire. » Thomas Sertillanges estime ne pas avoir eu davantage l'oreille des maires qui se sont succédé. « Ceci est un court résumé de tribulations d'un ami de Cyrano en Périgord ! Qui, sans doute, a le défaut de ne pas être gascon. » Il admet qu'habiter à Paris n'a pas facilité ses démarches. D'où sa surprise de voir resurgir ce projet qu'il estime en partie repris par Antoine Durand de Corbiac qu'il avait rencontré.

Divergences

Ce que confirme ce dernier qui confesse toutefois ne pas avoir eu connaissance dans le détail le projet de Thomas Sertillanges. Mais, dans son souvenir, leurs démarches divergeaient : le projet de Thomas Sertillanges lui paraissant plus culturel, basé sur les textes, et la pièce. Le sien se voulant plus ludique, mettant en éveil tous les sens, sentant la poudre de canon et la pâtisserie de Raguenau. « Mais, conclut-il, toutes les forces se complètent. Moi, ce qui m'intéresse c'est qu'enfin ce projet prenne corps. » Il l'avait même écrit sur le site de Thomas Sertillanges, à travers un beau texte : « Comme l'amour fit un mythe d'une réalité/Le panache et la muse, tous deux en un musée/Révéleront le héros romantique et baroque/Qu'en Cyrano amoureux nul ne manque/Puisse ma pierre, à Corbiac appelée silex,/Contribuer à cette tache si complexe/Que d'engendrer une formidable réalité/À partir d'une si flamboyante idée... »

Flamboyante et décidément très convoitée.

© Christine Lamaison, Sud-Ouest, 16 octobre 2008


Commentaire de Thomas Sertillanges

Cet article de Sud-Ouest fait écho à un précédent article paru dans ce même quotidien, également sous la plume de Christine Lamaison.  Elle y donnait notamment la parole au propriétaire d'un vignoble du Pécharmant qui, dans un bâtiment de son domaine, a le projet de créer un Cyrano Museum.

Il y a quelques années, monsieur de Corbiac, cherchant une bonne idée pour dynamiser son domaine, entama une recherche sur le Net à propos de Cyrano qui le conduisit naturellement à notre site. C’est alors qu’il découvrit mon projet et m’envoya un premier message. Après quelques échanges, il prit une assez jolie plume, et proposa pour le site un texte où l’on peu lire notamment : « Puisse ma pierre, à Corbiac appelée silex, / Contribuer à cette tache si complexe / Que d'engendrer une formidable réalité / À partir d'une si flamboyante idée ».

Ses vers reconnaissent donc que « la flamboyante idée » est mienne,  et que « Corbiac » pourrait « contribuer » à « engendrer une formidable réalité ».

Voilà qui me semblait de très bon augure. J’avais le projet, il avait le lieu. Il ne restait qu’à réunir nos forces dans un partenariat équilibré. S'en suivirent deux rencontres, une chez lui pour visiter les lieux et tracer quelques perspectives, une chez moi pour lui exposer ma vision détaillée de ce que devrait être un lieu consacré à Cyrano. Depuis, silence radio.  M. de Corbiac indique à la journaliste de Sud-Ouest « ne pas avoir eu connaissance dans le détail du projet de Thomas Sertillanges »…

Tout le monde a le droit de vouloir vendre du vin en se servant de la notoriété de Cyrano qui ne peut plus guère se défendre. On a bien vu du camembert porter ses couleurs (ça va avec). Mais il mérite peut-être mieux. Cyrano n'est pas seulement le monsieur au grand nez qui fait rire les enfants, rêver les dames, et s'empanacher les hommes, c'est aussi un monument de la littérature française, et un chef d'œuvre du théâtre. Mondialement connu, et joué sans interruption depuis plus de 100 ans. Une anecdote raconte que chaque soir, sur au moins un théâtre du monde, le rideau se lève sur Cyrano, que ce soit dans sa version d'origine, ou une adaptation parlée, chantée ou dansée.

C'est aussi une pièce historique, qui donne à voir le XVIIème siècle dans presque toutes ses dimensions, culturelles, philosophiques, politiques, et même scientifiques.

C'est enfin une pièce où l'on découvre un héros qui a vraiment existé. Certes, la pièce romance sa vie, mais Rostand a aussi tenu à garder les principales caractéristiques de cet auteur libertin (au sens libre-penseur d'aujourd'hui), considéré aussi comme un philosophe et comme un des tous premiers auteurs de science-fiction.

Que le lieu consacré à Cyrano soit ludique, qui pourrait prétendre le contraire ? Que soient laissés de côté les aspects muséographiques et pédagogiques reviendrait à amputer Cyrano, non de son nez, mais de son sens. Cela signifie que si on faisait de Cyrano le simple prétexte à une attraction à la Disney, on commettrait une erreur, pour ne pas dire une faute. La viabilité économique d'un projet est une nécessité, l'ambition culturelle est un devoir.

 A ce stade,  on ne peut regretter que notre héros ne parvienne pas à unir les bonnes volontés, sans parler des compétences et des moyens. Il est vrai que, pour cela, un minimum d'éthique est également nécessaire.



FRANCE


Publié le 17 / 10 / 2008.


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