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Molière a du génie...

Acte V scène 6

Molière le disait lui-même : Je prends mon bien où je le trouve, à une époque où la notion de droit d'auteur n'avait pas encore été définie, même si Savinien, cité par Le Bret , expliquait que, s'il lisait des ouvrages, c'était pour connaître les larcins d'autrui, et que, s'il eut été juge de ces sortes de crimes, il y aurait établi des peines plus rigoureuses que celles dont on punit les voleurs de grands chemins. On pourrait donc crier au plagiat, mais je préfère imaginer qu'un soir, sortant de chez Gassendi, Savinien et Jean-Baptiste se sont arrêtés dans un cabaret, qu'ils se sont mis à inventer des scènes, que la galère vient de l'un, et les Turcs de l'autre, et que finalement, Scapin nous donne ainsi l'occasion de faire la connaissance de Corbineli...


L'intrigue de la scène est la même dans les deux cas : il s'agit pour le valet de soutirer de l'argent au père en lui faisant croire que son fils est retenu prisonnier sur une galère turque.





Le Pédant joué, comédie de Cyrano de Bergerac publiée en 1654



Acte II, scène 2



Granger : (...) Va-t-en donc leur dire, de ma part, que le premier des leurs qui tombera entre mes mains, je leur leur renverrai pour rien... Ah ! que diable aller faire en cette galère ?



Corbineli : Tout cela s'appelle dormir les yeux ouverts.



Granger : Mon Dieu ! Faut-il être ruiné à l'âge que je suis ? Va-t-en avec Paquier : prends le reste du teston que je lui donnai pour la dépense il n'y a que huit jours... Aller sans dessein dans une galère !... Prends tout le reliquat de cette pièce. Ah ! malheureuse géniture, tu me coûtes plus d'or que tu n'es pesant !... Paye la rançon, et ce qui en restera, emploie-le en oeuvres pies... Dans la galère d'un Turc !... Bien, va-t'en ! Mais misérable, dis-moi que diable allais-tu faire dans cette galère ? Va prendre dans mes armoires ce pourpoint découpé que quitta feu mon père l'année du grand hiver.



Corbineli : A quoi bon ces fariboles ? Vous n'y êtes pas, il faut tout au moins cent pistoles pour sa rançon.



Granger : Cent pistoles ! Corbineli, va-t'en lui dire qu'il se laisse pendre sans dire un mot.



Corbineli : Mademoiselle Genevote n'était pas trop sotte, qui refusait tantôt de vous épouser, sur ce que l'on assurait que vous étiez d'humeur, quand elle serait esclave en Turquie, de l'y laisser.



Granger ; Je les ferai mentir... S'en aller dans la galère d'un Turc ! Hé ! quoi faire, de par tous les diables, dans cette galère ? Ô galère, galère, tu mets bien ma bourse aux galères !





Les Fourberies de Scapin

Comédie de Molière représentée pour la première fois le dimanche 24 mai 1671



Scapin : (...) Si vous ne lui envoyez pas par moi tout à l'heure cinq cents écus, ce jeune Turc va nous emmener son fils en Alger. (...) C'est à vous, Monsieur d'aviser promptement aux moyens de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse.



Géronte : Que diable allait-il faire dans cette galère ? (...) Va-t-en, Scapin, va-t-en dire à ce Turc que je vais envoyer la justice après lui.



Scapin : La justice en pleine mer ! Vous moquez-vous des gens ?



Géronte : Que diable allait-il faire dans cette galère ? (...)



Scapin : Il est vrai ; mais quoi ? on ne prévoyait pas les choses. De grâce, Monsieur, dépêchez.



Géronte : Tiens, voilà la clef de mon armoire... Tu l'ouvriras... Tu trouveras une grosse clef du côté gauche, qui est celle du grenier...Tu iras prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande armoire, et tu les vendras aux fripiers pour aller racheter mon fils.



Scapin : Eh, Monsieur, rêvez-vous ? Je n'aurai pas cent francs de tout ce que vous dites ; et, de plus, vous savez le peu de temps qu'on m'a donné.



Géronte : Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?



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 Thomas SERTILLANGES

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Publié le 03 / 04 / 2005.


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