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Coquelin, le 1er Cyrano

La 1ère représentation de Cyrano

L'âme de Cyrano, écrivit Rostand, avait passé en Coquelin. Ce dernier n'avait cependant pas l'âge et le physique de son héros. Cinquante-six ans et un ventre assez avantageux, cela ne donne guère l'illusion d'une jeunesse ardente. Mais Coquelin avait donné au héros de la pièce une image durable. Willy de Spens, Gf Flammarion, 1989


A quel moment Edmond Rostand décida-t-il d'écrire Cyrano ? Le sujet lui trottait dans la tête, mais est-ce sa rencontre avec Coquelin, à l'initiative de Sarah Bernhardt, qui lui aurait dit : « Ecrivez-moi un rôle, je le jouerai où vous voudrez, à Montmartre, aux Batignolles, mais tout de suite », qui déclancha le travail du poète ?



Est-ce au contraire parce que le comité de lecture de la Comédie Française demandait un délai de deux ou trois ans pour monter Cyrano que Rostand se tourna vers Coquelin ? Tout en fait milite pour la première hypothèse, même si celle d'un refus par le Français mériterait d'être vérifiée.





Echos des répétitions

L'ambiance des répétitions au théâtre de la porte Saint-Martin ? que Coquelin avait lui-même loué sur ses propres deniers -, fut épouvantable. Parsemée de disputes et aboutissant au découragement. Edmond Rostand confiait : « Ni Coquelin, ni les autres interprètes, ne comptaient sur un succès, et moi-même, j'étais fort déprimé, parce que les doutes et les craintes des autres m'avaient ébranlé ».



Il n'y avait pas que « les autres ». Un interprète qualifiait la pièce de "Noir", synonyme de "four". L'atmosphère était telle qu'un ami de madame Rostand conseilla de supprimer La tirade des nez « qui faisait crouler le pièce sous le ridicule ».



Coquelin et son associé, sous la pression de celui-ci, ne dépensèrent que le strict nécessaire pour les décors, à tel point, épisode célèbre, que l'on vit Rosemonde Gérard, la veille de la générale, courir dévaliser une charcuterie voisine en pâtés, jambons, galantines et saucisses pour compléter in extremis le décor du deuxième acte.



On peut dire que personne n'y croyait. Maria Legault, qu avait accepté de jouer le rôle de Roxane, se refusait sur son contrat à prévoir même la durée d'une semaine pour une pièce en vers, et qui se jouait sur le Boulevard. Précautionneusement, elle s'engageait à être la première Roxane, « pour la durée de la pièce »,, c'est-à-dire une représentation. Le soir de la couturière, elle est atteinte d'une subite extinction de voix. « Rostand chancelle. C'est le désastre », rapporte un témoin de la scène.



Le 20 décembre, soit une semaine avant la première, les décors sont montés, en retard. Des répétions doivent être annulées. Rostand, qui a pris en charge la mise en scène, déserte le théâtre : « On se moque de moi », s'écrie-t-il en claquant la porte. (voir aussi l'article « Les exigences imbéciles de l'auteur »). Le lendemain, il revient reprendre les répétitions, en s'excusant de cet éclat.



Matin du 27 décembre 1897, Rostand s'écrit : Ce sera le plus beau four de l'année ! »



Premier acte

Aux premières scènes, un public attentif, sans plus, suit la pièce d'un air pincé. On raconte que l'auteur a enfilé un costume de garde et s'est mêlé aux figurants pour les faire bouger et les inciter à mettre plus de convictions dans leurs mouvements et leurs réactions. Il y a là le redouté critique Francisque Sarcey, Georges Clémenceau, Catulle Mendès, le ministre des Finances, Jules Renard... Les premiers applaudissements apparaissent à la Tirade des nez. Un peu timides. On note un regain d'attention à la Ballade du duel. L'attention se soutient jusqu'à la fin du premier acte. Résultat : 9 rappels.



Deuxième acte

La scène pathétique entre Cyrano et Roxane, « Que l'instant entre tous les instants soit béni / Où, cessant d'oublier qu'humblement je respire / Vous venez jusqu'ici pour me dire... me dire ? », reprend les spectateurs lâchés pendant l'entracte. Viennent la présentation des cadets de Gascogne, les Non merci, la réconciliation et le pacte entre les deux amoureux de Roxane, qui confirment le succès jusqu'à la fin du troisième acte où le public apprécie tout particulièrement l'émouvante scène du balcon qui remporte tous les suffrages, en renouvelant le genre.



Quatrième acte

Nous approchons de l'extase. Peu de mots peuvent traduire ces divers moments : la mort de Christian, le sacrifice de Cyrano, qui soulèvent pourtant quelques remous dans le public.



Cinquième acte

Et c'est le délire ! La salle acclame le nom de Rostand. Résultat : 40 rappels.



Epilogue

A deux heures du matin, le public éperdu, crie, rie, pleure, applaudit encore, et ne veut pas quitter le théâtre.





Cet article provient essentiellement d'un texte qui m'avait été envoyé par un fin connaisseur et vrai passionné, qui avait négligé de préciser son nom. S'il se reconnaît, qu'il se fasse connaître, pour que l'on rende à qui vous savez ce qui appartient à qui je ne sais pas.



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Publié le 14 / 04 / 2005.


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