Devenu président de la Société de Secours Mutuels des Artistes fondée en 1840 par le baron Taylor, grand philanthrope du XIXè siècle, Constant Coquelin se donne pour objectif de créer une maison de retraite dédiée aux comédiens.
« Je veux les voir mes vieux comédiens à cheveux blancs, groupés ensemble dans leur asile fleuri, comme les abeilles d'une ruche, avec cette différence que les abeilles travaillent et qu'eux ne feront rein. Je veux les voir, sans une buée de mélancolie dans leur maison ensoleillée, bavardant de leur succès d'antan, sous les verts rameaux de leur parc ombreux. Et je veux même qu'ils jouent toujours la comédie, comme passe-temps, pour ce distraire, ces vétérans du théâtre. Je leur veux une petite salle de spectacle bien naïve, bien coquette, où, de temps en temps ils donneront une représentation, dont les quelques bénéfices viendront aider leurs minces besoins... ».
Constant Coquelin
L'inauguration eut lieu le 27 mai1905 en présence de ministres et de grands comédiens tels Victorien Sardou, Mounet-Sully ou Réjane ; elle existe toujours. On peut y voir des médaillons sculptés avec le profil de grandes figures du théâtre, quelques tableaux et les affiches de la création de
Cyrano. elles ne comportent que du texte, comme c'était l'usage à l'époque. Les premiers affiches illustrées de Cyrano datant de la première tournée, en 1898.
Les visiteurs sont accueillis par la statue de Coquelin due à Antonin Mercier qui, entre autres, sculpta celle du Napoléon de la colonne Vendôme. En costume de Cyrano ? Non, on préféra choisir celui de Mascarille des
Fourberie de Scapin, rôle qui fut préféré à Cyrano pour éviter que le Grand Coq ne soit figé pour l'éternité avec le fameux nez... Elle accueille les visiteurs d'un geste large et hospitalier... En 1913 furent scellés deux médaillons, du sculpteur Auguste Maillard, qui représentent son frère, Coquelin Cadet, et son fils Jean.
Et puis, il faut aller au fond du parc, en passant par le Théâtre de verdure ; là est le tombeau de Coquelin, dans une clairière au milieu des fusains.
Chaque année, la maison de retraite de Pont-aux-Dames (Seine et Marne) est ouverte au public lors de la Journée du Patrimoine.
Ces informations sont extraites de la plaquette « Historique de la Maison de Retraite de Pont-aux-Dames », écrite par Sandrine Vallet.