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1997 - Patrick Préjean
Paris - Théâtre du Ranelagh
Le décor : un immense livre éclairé par des lampes d'époque, et dont les pages seront tournées au fil des actes... Un livre, car ici ce sont les vers de Rostand qui ont la priorité. C'est un très très beau Cyrano du centenaire que nous offrent Patrick Préjean, aussi inattendu qu'évident dans le rôle, et Henri Lazarini, dont la mise en scène est discrète, fluide, comme si elle ne voulait pas, une seule seconde, nous distraire de l'essentiel : le chant du poète.
Il fallait à Henri Lazarini un petit théâtre comme le Ranelagh, petit théâtre de bois, pour sa mise en scène intimiste. Il voulait « débarrasser le texte de ses ornements, de ses chamarrures (et) supprimer la plupart des personnages secondaires (afin) de braquer les projecteurs sur les quatre héros principaux : Cyrano, Roxane, Christian et de Guiche ».
Pari réussi, et Patrick Préjean a bien mérité son Molière 98 du meilleur comédien dans Cyrano de Bergerac. Simple, sensible, toujours juste, son panache à lui, c'est son émotion qu'il nous fait partager.
« C'était un vieux rêve de monter Cyrano de Bergerac. Encore me fallait-il trouver un acteur digne d'endosser le pourpoint du célèbre Gascon. Je l'ai découvert en la personne de Patrick Préjean...
Qui n'a pas vu Patrick Préjean dans La Nuit des rois où il composait un Malvolio superbe, peut s'étonner de mon choix. Un comédien en caleçon chez Feydeau peut-il se coiffer du feutre empanaché de Rostand ? C'est oublier que des comiques authentiques ont su se montrer émouvants, pathétiques. Souvenez-vous de Bourvil dans Le Miroir à deux faces, de Coluche dans Tchao Pantin, de Fernandel dans La Fille du puisatier. » Henri Lazarini
« Patrick Préjean nous offre un Cyrano bouleversant. Il gomme la superbe traditionnelle du mousquetaire pour révéler la fragilité de l'homme. On a vu tant d'acteurs jouer Cyrano tout en muscles ! Préjean, lui, le joue tout en coeur. On est conquis. Avec une grande intelligence de l'économie, Henri Lazarini a débarassé l'oeuvre de tout ce qui le rend spectaculaire, transposant cette symphonie en une musique de chambre. C'est modeste, merveilleux, très inhabituel. Le triomphe de l'anticinéma. » Le Figaro-Magazine.
« On savait que Patrick Préjean était un bon acteur, on ignorait qu'il pouvait être bouleversant. L'émotion au bord des lèvres, le désespoir au coeur, il pirouette la seconde d'après, s'amuse, fanfaronne, apportant au personnage sa sensibilité propre, qui est probablement faite de la même pâte. Il est vraiment magnifique et le public lui fait chaque soir une ovation méritée. » France Soir.
« Henri Lazarini nous propose cette version raccourcie (à 2 h 10) et sans cesse en mouvement. Il y a un grand livre ancien posé à même le plateau dont les pages se tournent et qui apporte la dimension épique ; des costumes ravissants, des éclairages habiles et une excellente troupe. Mais il y a surtout Patrick Préjean qui impose un Cyrano plein de panache, mais tendre aussi, touché au coeur, romantique et profondément humain. Cela donne un spectacle cocardier, dans le bon sens du terme, flamboyant et intelligent. » Paris-Match.
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FRANCE
» Théâtre du Ranelagh
Publié le 05 / 05 / 2005.
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